Biodiversité : nos actions

REPEUPLEMENTS CERFS ET PERDRIX

Il faut savoir que c’est grâce aux chasseurs que plusieurs espèces ont été réintroduites dans les Alpes-Maritimes au cours du XXème Siècle. Il s’agit notamment, du cerfs, du chevreuil et du mouflon.

Plus récemment, la diminution de la perdrix rouge dans certaines communes, a conduit la Fédération des AM à mener et soutenir des actions semblables des actions. Toutes ces actions sont financées par les chasseurs. Ces actions vont se poursuivre sur plusieurs années.

Renforcement Génétique de la Population de Cerfs du Cheiron

 

La population de cerfs des Préalpes du Cheiron est issue d’une réintroduction conduite en 1954 avec pour origine 3 à 4 individus fondateurs seulement. Il fallut attendre trois décennies pour commencer à observer une évolution numérique et spatiale conséquente. Seulement la « qualité » de ces animaux s’amenuise rapidement en l’absence de diversité génétique qui est due au faible nombre d’animaux fondateurs et de l’isolement géographique du massif. Le brassage génétique est essentiel dans la dynamique d’une population animale car c’est ce qui lui permet de mieux s’adapter aux risques sanitaires, aux épisodes climatiques exceptionnels, à la prédation et une meilleure qualité reproductrice. Une étude génétique a été lancée sur le massif en 2014 et a permis de mettre en évidence qu’aucun échange avec d’autres animaux n’avait eu lieu depuis la réintroduction de 1954. Au regard des résultats de cette étude et des observations faites sur le terrain lors des différents recensements, la FDC06 a initié en 2021 un programme de renforcement génétique via des lâchers. L’objectif principal n’est pas d’intervenir sur les effectifs en lâchant simplement des animaux, mais sur l’aspect génétique en apportant une grande diversité génétique avec des origines géographiques distinctes. C’est dans la Réserve des Monts d’Azur que les animaux ont été capturés garantissant des origines différentes et une meilleure adaptation sur le massif du fait que la Réserve se situe déjà sur le Cheiron.

A ce jour 29 animaux ont été introduits avec une préférence pour les femelles car celle-ci sont déjà gestantes et mettront bas dès la première année sur le massif. Elles augmentent aussi les chances de réussite en étant saillies dès leur premier brame où à l’inverse les mâles lâchés ne sailliront qu’une proportion de biches pour autant qu’ils puissent participer pleinement au rut.

Ci-dessous un récapitulatif chronologique de ce programme :

 

Les lâchés ont eu lieu sur les communes de Bézaudun-les-Alpes et de Coursegoules où au préalable tous les animaux ont été équipés de colliers GPS et VHF afin de suivre leurs déplacements ainsi que de boucles auriculaires pour éviter qu’ils soient tirés pendant la période de chasse. Comme l’indique la frise chronologique, des animaux n’ont pas survécu à la suite de leur réintroduction et les causes de leur mort ne sont pas toujours faciles à déterminer car dans certains cas il se passe plusieurs jours entre la mort de l’animal et sa découverte. Les colliers sont programmés de manière à signaler la « mortalité » au bout de 6h d’immobilisation totale, or si la carcasse est consommée cela créé automatiquement des mouvements du collier considérant l’animal toujours vivant.

La décomposition de l’animal étant bien avancée lors de la découverte de la carcasse, il ne reste que très peu d’indices pour déterminer les causes réelles de la mort. Sur les 29 animaux lâchés, 8 d’entre eux sont morts et 6 causes ont pu clairement être identifiées, elles sont les suivantes :

  • Une mauvaise réaction aux produits anesthésiants
  • Deux cas de prédation
  • Une collision avec un véhicule
  • Un acte de braconnage
  • Une patte coincée dans le collier immobilisant l’animal jusqu’à sa mort

En ce qui concerne les animaux vivants, le service technique de la FDC06 suit attentivement leurs déplacements qui apportent des données intéressantes sur leur activité, leurs interactions et les zones fréquentées. La priorité du programme était de cantonner les animaux lâchés sur le massif de manière à favoriser les échanges avec les populations existantes. A ce jour, tous les animaux à l’exception d’un sont restés sur la zone souhaitée et se répartissent de manière homogène comme l’indique leur domaine vital en orange sur la carte. Les premières femelles lâchées en 2021 ont donné naissance sur le Cheiron et ont pu être observées à plusieurs reprises cette année avec leurs jeunes en bonne santé.

Carte d'implantation GPS de cervidés lâchés en vue de repeuplement.
Suite repeuplement en cerf dans le 06, photo d'un cerf lâché reconnaissable à son collier GPS
Suite repeuplement en cerf dans le 06, photo d'une biche de nuit, lâché reconnaissable à son collier GPS

 

Pour l’heure le bilan est positif avec encore 20 animaux présents sur le massif et qui permettront de diffuser au fil des cycles de reproduction ces nouvelles origines génétiques. Il va falloir quelques années pour que les premiers effets attendus soient visibles, notamment sur la ramure des mâles qui rapidement peuvent amorcer un brassage génétique important en devenant les individus au plus grands succès reproducteurs. Le programme va se poursuivre jusqu’en 2023 pour lâcher 11 animaux supplémentaires et atteindre un total de 40. N’hésitez pas à faire part de vos observations sur les animaux équipés auprès de la FDC06 !

Suite repeuplement en cerf dans le 06, Carte d'un circuit GPS de cerf
Repeuplement en perdrix rouge par la FDC06. Photo d'une perdrix.

Reconstitution de la population de perdrix financée par votre fédération

Dans le cadre général défini par le Code de l’environnement, les missions des Fédérations Départementales des Chasseurs comprennent la gestion des habitats, de la faune sauvage et des écosystèmes. L’un de ces projets s’inscrit dans les enjeux locaux de préservation des espèces inféodées aux milieux ouverts et plus particulièrement de la perdrix rouge.

Espèce méditerranéenne endémique, à la recherche de milieux diversifiés qui lui apportent de quoi se protéger, nicher et s’alimenter, la perdrix rouge ne peut se maintenir qu’en présence de ces éléments. Sur le département des Alpes-Maritimes, cette espèce se cantonne aux secteurs méditerranéens, composés de zones rocheuses aux milieux variés et ouverts tels que les landes et les garrigues présentant une végétation buissonnante de faible hauteur, entrecoupée de surfaces découvertes. Elle se rencontre tout aussi bien sur des secteurs de moyenne montagne de manière très localisée.

Zones d’intervention

Grâce à une analyse croisée de vues aériennes, une large connaissance du terrain et la récolte de données sur la présence de l’espèce, les zones d’intervention ont été délimitées. L’arrière-pays Niçois est typiquement favorable pour la Perdrix rouge, avec ses milieux méditerranéens caractéristiques de garrigues et de plateaux rocailleux arides. Constituée d’un grand plateau karstique alternant garrigues, milieux ouverts et anciennes zones agricoles, l’unité de gestion cynégétique 15 « Les Baous », composée de 7 communes, a été retenue pour ce programme de reconstitution. Parmi les sept communes qui composent cette unité, et suite aux consultations locales trois ont adhérées au projet  : Gattières, Carros et Le Broc.

Aménagements faunistiques

Le volet principal du programme est la gestion de l’habitat de la perdrix rouge. On note que les espaces ouverts permettent à différentes espèces végétales (plantes mellifères) ou animales (Orthoptères, Lépidoptères et Diptères) de prospérer, or elles constituent l’unique régime alimentaire des jeunes perdrix rouge, les premiers mois suivant leur naissance. Les travaux réalisés et financés par votre Fédération départementale des chasseurs ont pour objectif de contenir la dynamique ligneuse grâce à des travaux de débroussaillement, réalisés sur d’anciennes zones agricoles, ou sur des milieux de landes en cours de fermeture. Le choix des travaux réalisés est défini, au cas par cas, selon les conditions stationnelles, la végétation et les accès possibles. Ils sont menés de préférence sur des zones de plateaux et d’adret. Afin d’éviter toutes perturbations durant la période de reproduction de la Perdrix rouge et des autres espèces, les travaux ont débuté en septembre et se sont achevés en janvier.  Ainsi c’est plus de 40 hectares qui ont été réouverts.

Repeuplement en petit gibier. Travaux d'aménagement du terrain pour faciliter la réimplantation

Des lâchers programmés

Après l’étape d’aménagement du territoire, des lâchers ont également été financés et réalisés par la Fédération durant l’été afin de multiplier les chances de réussite du programme. Ces lâchers seront bien encadrés car l’objectif principal est de fixer les animaux de manière pérenne, sur les territoires concernés. L’efficacité de ces différentes actions a été rapidement démontrée par la présence d’ongulés sauvages et de Lièvres sur les zones traitées. Cela va permettre d’assurer la pérennité de ces travaux en maintenant ces milieux ouverts tout comme le pâturage déjà exercé sur ces communes. On ne peut que se réjouir de voir que ces aménagements sont déjà bénéfiques pour la Perdrix rouge et bien d’autres espèces.