Faune et chasse: le lapin de garenne

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Sédentaire, le Lapin de garenne est naturellement inféodé aux milieux méditerranéens du littoral et du proche moyen-pays. Sa présence sur quelques communes du haut-pays est le fait d’introductions, l’espèce étant à l’origine absente en zone de montagne.
Selon les résultats de l’enquête de 2006, le Lapin de garenne se rencontre au moins sur 31 communes du département, à la faveur de milieux ouverts où prédominent des zones de garrigues ou des prairies.
 

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La population de lapins a considérablement souffert dans son ensemble de l’épidémie de myxomatose qui a sévi en France au début des années 50. Dans les Alpes-Maritimes, l’espèce a cependant réussi à se maintenir jusque vers les années 70 avec des densités, semble-t-il, localement encore élevées.
Par la suite, le Lapin de garenne enregistrait un déclin rapide avec pour conséquence une forte réduction de sa population et de son aire de répartition. L’urbanisation de la zone littorale supprimait de manière irréversible les meilleurs habitats de l’espèce dans le département. Quant au Moyen-Pays, les effets de la déprise agro-pastorale ont réduit de façon drastique les milieux qu’il occupait préférentiellement. L’apparition du VHD n‘a fait qu’aggraver cette situation. Devant ce déclin, de nombreuses associations de chasse ont procédé à des lâchers de repeuplement qui se sont souvent soldés par un échec.
Actuellement, le Lapin de garenne se distribue en quelques petits noyaux de population, à la faveur de milieux ouverts peu urbanisés où prédominent landes, prairies et prés de fauche. Sa situation est précaire et son abondance est souvent faible à très faible.
Sur les communes de présence potentielle de l’espèce, l’abondance du lapin est faible à très faible sur 77%, moyenne sur 16% et bonne sur seulement 7%.
INTÉRÊT CYNÉGÉTIQUE
Le Lapin de garenne a longtemps été un gibier « populaire » et très recherché du fait de l’abondance de sa population. Ses effectifs pléthoriques permettaient de supporter une pression de chasse importante sans porter préjudice à l’espèce. L’effondrement de sa population a considérablement réduit son intérêt cynégétique et entraîné un report sur d’autres petits gibiers ainsi que sur le grand gibier.
Lorsque l’espèce est localement bien représentée, elle est appréciée et suscite toujours beaucoup de passion. Le renouveau du lapin saurait raviver l’intérêt de nombreux chasseurs pour ce gibier.
MESURES DE GESTION
Suivi de l’espèce
L’espèce n’a fait l’objet d’aucun suivi particulier dans le département et les tableaux de chasse annuels ne sont plus recueillis depuis le début des années 1990. Des conseils de gestion et d’aménagements ainsi que des visites de terrain sont dispensés auprès de quelques sociétés de chasse motivées pour maintenir une population de lapins sur leur territoire. En 2000, une enquête régionale initiée par l’IMPCF permettait de dresser un bilan de la situation générale du petit gibier sédentaire dont le lapin, en PACA. Par la suite, la FDC 06 adressait un questionnaire à ses adhérents afin de préciser le statut de l’espèce dans les Alpes-Maritimes en 2006.
Réglementation
Le PMA journalier (prélèvement maximum autorisé) est de 2 pièces par chasseur conformément au règlement intérieur de la FDC 06.
Les dates d’ouverture et de fermeture, définies par arrêté préfectoral, courent du 2ème dimanche de septembre au 2ème dimanche de janvier.
Les jours de chasse hebdomadaires sont au nombre de 4, à savoir lundi, mercredi, samedi et dimanche ainsi que les jours fériés, conformément à l’arrêté préfectoral d’ouverture et de clôture de la chasse.
Les lâchers de Lapin de garenne doivent faire l’objet d’une autorisation individuelle du préfet et préciser le nombre d’individus ainsi que les périodes et les lieux de lâcher, conformément à l’article L. 424-11 du Code de l’Environnement et à l’arrêté ministériel du 7 juillet 2006. Ces mesures ont pour but notamment d’éviter des dégâts aux plantations voisines du lieu de lâcher.
Les lâchers
Le Lapin de garenne a fait l’objet de nombreux lâchers dans le cadre de repeuplements, mais ils se sont rapidement réduits du fait des nombreux échecs. D’après l’enquête de la FDC 06, 5 sociétés de chasse ont réalisé un lâcher de lapins en 2005, pour un total de 112 individus.
PROBLÈMES ET ENJEUX
Initialement réparti sur la moitié sud du département, le Lapin de garenne a disparu de nombreuses communes aujourd’hui trop forestières ou trop urbanisées. Lorsqu’il est encore présent, son abondance est souvent faible ou moyenne et sa répartition restreinte.

  • Le passage régulier de la myxomatose et du VHD ne fait qu’aggraver cette situation. Dans le meilleur des cas, ces maladies maintiennent l’espèce à de faibles densités, mais elles peuvent également entraîner la disparition de petits noyaux.
  • Dans le haut pays, de rares introductions peuvent réussir mais le devenir de ces noyaux est incertain car tributaires de la durée et de l’importance de l’enneigement.
  • Quant aux lâchers de repeuplement réalisés dans le but de reconstituer une population ou d’augmenter ses effectifs, ils sont souvent voués à l’échec dès lors que le milieu est trop dégradé. L’écart qui existe aujourd’hui entre l’importance des lâchers qui ont été réalisés sur de nombreux territoires et les noyaux de population existant, témoigne du peu d’efficacité de ces repeuplements.
  • Au vu de cette situation, une évaluation des territoires potentiellement intéressants pour l’espèce semble nécessaire afin de définir des propositions concrètes de gestion de l’espèce dans les Alpes-Maritimes.
  • De même, pour améliorer le suivi et la gestion de ce gibier, il est primordial de connaître précisément les tableaux de chasse annuels.
  • Enfin, l’origine des lapins lâchés apparaît très importante dans la réussite des opérations de réintroduction.

POUR EN SAVOIR PLUS

Lire la fiche « lapin de garenne » de l’Office français de la biodiversité